Intéressant article : http://pandodaily.com/2012/10/13/why-the-fall-of-2012-will-determine-microsofts-fate/
Comme d’habitude, il vaut mieux ne pas lire les commentaires, dont une bonne moitié sont biaisés à un point qui donne une idée de l’infini, comme dirait mon pote Eric . Par contre, l’article est bien argumenté.
Ca va effectivement être intéressant de voir dans les prochains mois si l’approche complètement intégrée Windows 8 / Windows Phone / Windows RT peut bousculer la locomotive Apple sur les smartphones et tablettes. Perso, je ne pense pas être un prosélyte de Microsoft. Je suis MVP, mais je programme aussi en Java et la plupart de mes recherches se font sur des technologies Open Source. Par contre, plus je vois les effets d’un monopole montant (le dernier en date, de plus en plus fort), plus j’ai envie qu’il y ait une alternative puissante à Apple.
A nouveau, je ne pense pas être partial en disant cela : hier, c’était Microsoft justement qui était dans la même position, et IBM avant eux. Microsoft a su sortir de son approche et s’ouvrir (contraint et forcé, mais tout de même intelligemment) à l’Open Source et l’interopérabilité. IBM, en son temps, a réussi brillamment à se remettre en cause de fond en comble, et à passer d’une entreprise de matériel sûre d’elle et vieillissante à une société de services pionnière en R&D. Comme Microsoft avec les procès retentissants et IBM avec la rouste des années 1990, Apple a besoin d’un bon gros réveil brutal pour perdre un peu de son orgueil actuel qui, il me semble, est un des héritages négatifs de Steve Jobs.
Pour en revenir à l’article, le diagnostic est, selon le point de vue qu’on prend, très positif ou effrayant pour Microsoft. Aujourd’hui, Eric Schmidt ne considère pas que Microsoft fait partie des quatre sociétés les plus importantes en informatique. A y bien regarder, c’est peut-être mettre un peu vite de côté l’activité PC, une des principales mauvaises habitudes des startups. En 2000, rien n’avait grâce hors du web, et on voit où ça a mené… Aujourd’hui, le réseau social et le cloud sont portés aux nues (sans jeu de mots), mais la plupart des applications LOB sont encore locales, et le BYOD aurait même tendance à rallonger leur durée de vie. Du coup, enterrer Windows comme le fait le PDG de Google est peut-être un peu rapide.
Windows 8 / Phone / RT a, à mon humble avis, une vraie carte à jouer. Même des gens pourtant peu enclins à saluer les progrès de Microsoft sur l’Open Source ont reconnu que l’ergonomie de WP7 était excellente. Celle de la version 8 le sera encore plus. Pour avoir testé la version 8 de Windows, j’apprécie la fluidité et la performance de l’ensemble, et je suis convaincu que les utilisateurs y feront plus attention qu’à la disparition du menu démarrer (incroyable ce qu’on a pu entendre comme délire sur ce dernier point : si les utilisateurs étaient trop bêtes pour apprécier les changements justifiés, on travaillerait encore en DOS). Windows 8 a le potentiel d’être le nouveau Windows 95.
Une dernière remarque (et là, c’est le développeur qui parle) : programmer en C# / XAML est une partie de plaisir comparé à Objective C. Je sais que pour l’utilisateur final, ça ne change pas grand chose, mais si vous êtes développeur, ça peut être un argument important. Oui, programmer pour l’Apple Store rapporte aujourd’hui plus d’argent. Mais ignorer un marché de plusieurs centaines de millions de machines serait peu intelligent, et surtout le modèle de programmation est à des années lumières en avance. Et je ne parle même pas de la sécurité, domaine sur lequel Microsoft a pris le taureau par les cornes il y a dix ans maintenant. Apple ne l’a pas encore fait, et c’est une faiblesse.
Amen